Code RP Logan

Plusieurs jours s'étaient écoulés depuis le drame. Tu y pensais encore souvent, mais tu n'avais pas sombré dans la mélancolie ou la dépression pour autant parce qu'elle était là, toujours à tes côtés. Fidèle à elle-même. Tu n'évoquais pas la perte de ton père, tu sentais simplement sa présence sur toi. Il veillait sur toi maintenant, non ? Tu aimais à le penser, ne pas faire disparaître trop vite de ta mémoire les souvenirs que tu avais de lui. Djena avait convaincu les "Soeurs" de lui offrir une cérémonie. Et encore une fois cette dernière était restée à tes côtés. Depuis cette nuit où tu t'étais laissé aller dans ses bras, tu n'avais plus pleuré. Tu faisais juste ton deuil avec le temps.

Il fallait bien continuer à vivre, non ? Et tu ne pouvais pas rester sans rien faire, sans occuper ton esprit. Tu avais donc redemandé à la lionne si elle pouvait parler en ta faveur auprès des "Soeurs" pour que tu puisses travailler pour entretenir le couvent. Tu préférais de loin offrir tes services à des humaines comme elles, qui avaient risqué beaucoup pour sauver un jour une petite lionne et même encore maintenant, plutôt que de trouver un travail auprès d'un humain sans scrupule. Tu ne faisais pas ça pour l'argent, tu n'en voulais pas, tu voulais juste pouvoir t'occuper intelligemment et continuer de vivre plus paisiblement à présent.

Tu n'avais pas oublié le carnage dont tu avais été l'investigateur. Chaque fois que tu y repensais, des brides de souvenirs te revenaient. Pas de bon souvenirs. Des images d'horreur. Savoir à présent que tu étais capable du pire te faisait peur. Tu essayais de ne pas trop y penser pour ne pas sombrer dans la folie. Et dans ces moments-là, un visage apparaissait dans ton esprit, qu'elle soit près de toi ou pas, c'est Djena qui occupait une grande partie de tes pensées depuis peu. Tu l'appréciais de plus en plus et tu ne la regardais plus de la même façon. C'est vrai, tu avais connu pas mal de filles lorsque tu devais jouer ton rôle de reproducteur, mais jamais aucune comme cette lionne. Et puis là, aucun humain n'était là pour te forcer à quoi que ce soit. Tes sentiments pouvaient enfin s'épanouir selon leur bon vouloir.

Cette dernière avait réussi les négociations. Les "Sœurs" t'autorisaient à entretenir le couvent et remettre en état ce qui en avait cruellement besoin. Elles avaient été aussi touchées par la perte de ton père et c'était un peu ta façon de les remercier pour ce qu'elles avaient fait pour lui. La première chose que tu avais constaté c'était de nombreuses tuiles qui étaient tombées du toit sur le sol, tout autour du bâtiment. Depuis combien de temps un couvreur n'avait pas fait le point de ce toit vieillot. Tu avais donc commencé deux jours plus tôt à l'inspecter. Bien évidemment, tu avais vite repérer des trous. Ils n'étaient pas énormes, mais avec le temps et les intempéries, ça risquait de vite devenir problématique.

Travailler dehors en cette saison froide et parfois pluvieuse ne te posait pas de soucis. Tant que tu pouvais épuiser ton trop plein d'énergie. Ce jour-là, tu avais de la chance, à part un épais brouillard, la pluie ne semblait pas vouloir se montrer. Tu pourrait commencer à colmater les trous du toit qui demandaient une intervention plus urgente. Par la suite tu replacerais des tuiles neuves. Mais pour ça, il faudrait que les "sœurs" acceptent et puissent selon leurs moyens financiers, en acheter. Déjà avec tes maigres réparations, l'eau ne goûterait plus dans certains endroit du grenier.

La matinée était déjà bien avancée. Tu étais au travail depuis l'aube. Concentré et à moitié perdu dans la brume, tu ne perçus pas tout de suite des bruits s'approchant de toi. mais c'est l'odeur familière de la lionne que tu reconnus immédiatement. Tu relevas alors la tête, épongeant du revers de ta main droite qui tenait un marteau, la sueur sur ton front. Regardant autour de toi, tu aperçus alors sa silhouette non loin. La lionne présentait encore des blessures importante sur son bras, elle avait pas mal souffert de ce côté-là. Il faudrait du temps pour une cicatrisation et une guérison complète, en espérant qu'il n'y ait pas de séquelle moteur sur le fonctionnement de son membre. Chaque jour, tu la soignais. De ton côté, les morsures du loup guérissait peu à peu, tu avais été un peu plus épargné par tes affrontements.

- Bonjour Djena, bien dormi ? Je ne t'ai pas réveillé au moins ? Je ne tiens pas à m'attirer les foudres d'une lionne à son réveil.

Tu la taquinais bien sûr, même si tu risquais de te prendre un pain. Tu ne pouvais pas t'en empêcher, tu aimais bien l'embêter et comme dit le proverbe, "qui aime bien, châtie bien". Tu devais sacrément bien l'aimer cette lionne ... vu comment tu te comportais avec elle. Tu passais même parfois pour un parfait idiot. Mais tu n'avais pas encore eu le courage de lui avouer les sentiments à son égard qui grandissaient en toi. Tu en avais pleinement conscience, mais ... il faut l'avouer, tu étais un peu inquiet à l'idée d'essuyer un refus. Pourtant, régulièrement, tu te souvenais des derniers mots prononcés par ton père. Il faudrait bien que tu te lances à un moment. Ces mots ... ton père avait vu juste dans le petit laps de temps où vous vous étiez revus.